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Campagne du Soldat Léonard SAUVANT

63éme Régiment d'Infanterie





Lors du Conseil de Révision, Léonard SAUVANT bien que propre au service, il en est dispensé selon l'article 22 à titre de soutien de famille. Toutefois il sera appelé à l'activité le 14 novembre 1902 et arrivera au 63ème Régiment d'Infanterie le dit jour. Il est incorporé sous le n° matricule 01259 au Corps et 455 au recrutement de Limoges en tant que 2ème classe. Il est mis en congé le 19 septembre 1903, un certificat de bonne conduite lui étant accordé.


Il est rayé de la catégorie des soutiens de famille suivant la décision du Conseil de Révision départemental de la Haute-Vienne dans sa séance du 17 août 1904. Il est donc rappelé à l'activité le 8 septembre 1904 et rejoint son corps le dit jour.

Il est envoyé en disponibilité le 9 septembre 1905, un certificat de bonne conduite lui est accordé. Il passe, le 1er novembre 1905 dans la réserve.


Il accompli deux périodes militaires, la première au 63ème du 26 août au 17 septembre 1909, la seconde également au 63ème du 29 novembre au 15 décembre 1910.


Il est rappelé le 1er août 1914 lors de la mobilisation générale. Il gagne son corps le 12 août.


La guerre avec l'Allemagne étant déclarée, le 63ème Régiment d'Infanterie embarque dans la nuit du 5 août. pour débarquer le 7 août, après 2 jours de transport interminables, en Argonne dans la région de Valmy.


Désormais c'est à pied que le Régiment s'engage dans la grande bataille des Ardennes. Après avoir traversé, sous une chaleur accablante, les bois de Varennes et de La Ferté, les soldats entendent le 18août, pour la première fois, gronder le canon.


Bien que victorieux lors de l'offensive du Luxembourg belge les 22 et 23 août, le Régiment doit faire demi tour. Le repli s'effectue dans la Forêt d'Orval et l'ordre est donné de couvrir la retraite du 12ème> Corps d'Armée.



Le combat de Blagny (24 août).




Le 24 août à 13 heures, près du village de Blagny, le 1er Bataillon se porte à l'attaque de l'Infanterie ennemie. Plusieurs charges à la baïonnette stoppent les allemands. Le Bataillon a perdu une centaine d'hommes mais a réussi à retarder le passage de la Chiers par l'ennemi.






Le combat de La Besace (28 août).



Il faut empêcher l'Allemand de franchir la Meuse. A la lisière du bois de Yoncq, près de la Besace, des attaques acharnées sont repoussées. par trois fois, durant 3 heures, les attaques ennemies se brisent sous les feux nourris des mitrailleuses françaises. Mais le 2ème Bataillon doit faire face à un ennemi plus nombreux et plus acharné, il lutte corps à corps et subit des pertes élévées. Cette résistance permet au Régiment de s'installer sur une ligne de repli marquée par les hauteurs boisées de Stonne. le Régiment a perdu 9 officiers et 724 hommes.



C'est lors de ces combats de la Besace que périrent de nombreux poilus limousins : 863 combattants nés en Haute Vienne sont morts le 28 août 1914, dont 156 à La Besace, jour le plus sanglant de la Première Guerre Mondiale pour le département..


Dès le lendemain la retraite reprend. Le 63ème toujours en arrière-garde gagne la ligne de l'Aisne.



L'engagement de Souain (3 septembre).



Le 2 septembre le 63ème est dans la région de Souain en Champagne pouilleuse sa mission étant de protéger la retraite d'autres éléments engagés plus au nord. Couchés dans les fossés de la route pendant 4 heures, les hommes dirigent un feu précis sur l'ennemi qui essaie de déboucher des lisières à 800 mètres. Le 1er Bataillon continue à protéger le repli des unités qui ont rompu le combat.





L'engagement de Marson (4 septembre).



Après une longue marche vers le sud de Suippes sur Marson, le 3ème Bataillon entre en contact avec l'ennemi par surprise. Pendant la grande halte, il essuie le feu allemand. La 9ème et 10ème Compagnies arrêtent l'ennemi par des feux de salve bien ajustés et le tient ainsi à distance respectueuse.

Le lendemain le Régiment s'embarque pour Vitry le François quelques heures avant l'arrivée des Allemands, et descend à Braux le Grand. C'est la dernière étape de la retraite, après 36 heures de repos réparateur, le Régiment s'engage dans la bataille de la Marne



La Bataille de la Marne - Les combats de Sompuis (8 - 10 septembre) - La poursuite.


Le 8 septembre, le 63ème installé près de Sompuis, au sud ouest de Vitry le François, brise une contre-attaque allemande menée par des forces considérables. Dans la journée du 9, le 63ème passe à son tour à l'attaque et refoule l'ennemi qui se fait massacrer sur place, nos pertes sont faibles. C'est la victoire ...!

On entre dans Sompuis. On traverse la Marne. On marche vers le Nord sur l'ennemi qui laisse de nombreux prisonniers. Lors de cette déroute les vandales ont laissé partout des marques de leur passage, à Sainte Menehould, à Souain, à Somme-Py, à Somme-Tourbe. Le 17 septembre on s'arrête à la zone boisée de Perthes les Hurlus, l'ennemi s'étant retranché dans ses positions.



La guerre de mouvement est terminée.



La première Bataille de Reims.

Le 18 septembre le Régiment regagne le Camp de Châlons et se rend ensuite dans la ville que l'ennemi a abandonnée afin de s'établir sur les hauteurs de Berru.

Le 22 septembre, à son arrivée au Belvédère sur la butte de Pommery où un obus tue 22 hommes et en blesse 22 autres, le Régiment s'installe en première ligne, le long de la voie ferrée, sur un front de 6 km, du quartier de Cavalerie à Saint Léonard.



La Bataille de l'Aisne est engagée depuis une semaine et Reims est âprement disputé.

Dès le lendemain ordre est donné de faire des progrès sur tout le front. Le 2ème Bataillon fait un bond de 200 mètres. Le 24 septembre, les deux autres Bataillons font à leur tour un bond de 400 mètres. Le 25 balayé par l'artillerie et le feu des mitrailleuses ennemies le Régiment gagne encore du terrain et dépasse les premières tranchées allemandes, perdant 150 hommes.

Le lendemain, à la faveur d'un brouillard épais, le 2ème Bataillon subit une attaque à la baïonnette aux abords de la ferme de la Jouissance. Les sections de tête sont débordées et rejetées sur la voie ferrée. Un Commandant, un grand nombre d'Officiers et de chefs de section se font tués. La résistance s'organise derrière le canal. Les Prussiens se font fussiller à bout portant, ils se font tuer ou se rendent ou se replient. Le 2ème Bataillon a perdu 11 Officiers et 559 hommes, alors que les Allemands ont laissé un millier de cadavres sur le terrain. Les positions perdues sont réoccupées.

Quelques jours après le Régiment est relevé mais malgré son excessive fatigue, il repart le 30 septembre pour la région d'Auberive. Le lendemain les tranchées à l'ouest de la ferme des Wacques sont reprises.

Le 7 octobre il occupe les tranchées en avant de la Suippe, devant Saint Hilaire le Grand, puis le 16 celles en face d'Auberive. Les hommes apprennent à veiller, à travailler, à améliorer sans cesse les positions et les abris. Aucune opération importante n'est à signaler. Quelques patrouilles et reconnaissances sont suivies d'accidents assez fréquents.

Relevé le 18 décembre le Régiment est désigné pour attaquer les positions allemandes devant Jonchery sur Suippes. L'ennemi tient une crête dominant la vallée de l'Aisne. Il est prévu de prendre 2 saillants de tranchées : le Bois A et le Bois B. Le 21 décembre les Compagnies des 1er et 3ème Bataillons sortent de la tranchée, mais les batteries et les mitrailleuse adverses déclenchent un feu terrible sur les assaillants. L'attaque est arrêtée, le Régiment a perdu 11 Officiers et 400 hommes.

Le Régiment assure jusqu'au 23 mars 1915 la garde de ce secteur.



Attaques de Regnéville en Haye, le Bois de Mortagne - le printemps 1915 en Lorraine.



Relevé fin mars, le Régiment se rend en Lorraine et reçoit l'ordre d'attaquer le 3 avril dans le secteur de Regnéville, entre le Bois de Le Prêtre et le Bois de Mortmare au coeur de la Haye. A 7 heures du soir les 3 Compagnies du 2ème Bataillon sautent dans la tranchée ennemie et font 12 prisonniers.

Le 4 avril, à la nuit tombante, un nouveau bond est effectué entre Regnéville et Fey en Haye.

Le 5 avril, la 10ème Compagnie a pris pied dans la tranchée allemande sous une grêle de projectiles. La 1ère Section de la 12ème Compagnie s'est maintenue sur ses positions mais a perdu les trois quart de son effectif.

Après une longue journée sous les bombes le Régiment est relevé. Il a perdu 15 Officiers et 500 hommes.





Le 2ème classe Léonard SAUVANT, matricule 455, décède le 7 avril 1915 à l'hôpital militaire de Toul.



http://www.langres.fr/peur-sur-la-ville-194 Langres

http://tableaudhonneur.free.fr/63eRI.pdf Historique du 63ème Régiment d'Infanterie - Henri Charles Lavauzelle

http://14-18.crdp-limousin.fr/blog/2014/08/28/594/ La Grande Guerre et le Limousin - Luc Fessemaz